Authenticité-CI:Il était une fois Amédée Pierre, le Dopé national!

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« Photo »: Nahounou Yohou Amédée Pierre s’en est allé le 30 Octobtre 2011 au chu de Treicheville à Abidjan en Côte d’ivoire-()-« Par Yves T Bouazo,Directeur de la Publication et de la Rédaction ».Pour évoquer le nom de « Nahounou Yohou Digbeu » dans les archives de la Musique moderne ivoirienne d’expression traditionnelle,  nous plongeons dans nos réminiscences nostalgiques, notamment sous le soleil des indépendances qui a brillé sur l’Afrique et particulièrement  en Côte d’ivoire.Nous sommes à la fin des années 50 quand Nahounou Yohou Digbeu range sa blouse blanche d’infirmier pour s’attacher viscéralement à sa passion musicale.C’est l’époque où les mélomanes ivoiriens et  ses fans ivoiriens écumaient le bar dancing de Nahounou Yohou Digbeu  » le Dopé »   à Treicheville, quartier populaire de la capitale économique ivoirienne, Abidjan.Il s’entoure de Blé Loué Ernest dit Ernesto Djédjé, soliste émérite et chef d’orchestre, Droubli Martial, Séry Simplice pour ne citer que ces artistes en herbe…Amédée Pierre est la figure de proue de la musique moderne ivoirienne d’expression traditionnelle: Il chante « Zidogoprou » la grosse fourmi noire puante qui a la singularité d’être la courroie de transmission des nouvelles entre les êtres vivants et les morts dans la culture ésotérique « bhété » du centre- ouest ivoirien.Dans le tube culte intitulé » « Vla », il s’agit du chat huant qui est gênant, fort de ses pleurs et cris striďents récurrents.Par conséquent, le chef du village décide qu’on se débarrasse de ce chat huant dont les cris ont des relents de nuisance sonore…Malencontreusement le chat est perché dans la cime d’un arbre du village.Pour pouvoir tuer le chat, il faut abattre cet arbre aussi.N’ayant pas d’alternative de survie, le chat huant interpelle l’arbre (  » sou »), la liane( » brissi »), l’igname sauvage( » sêmê) et les feuilles d’emballage traditionnel (« bobo ») qui sont dans son environnement écologique immédiat.C’est un refus catégorique face au péril de la mort prochaine du chat huant… Au final, l’arbre est déraciné par les jeunes du village sur l’injonction du chef du village et malencontreusement dans sa chute , il emporte tous ceux que le chat huant a sollicités dans sa quête de survie…Une leçon de morale à méditer dans un ésotérisme sans précédent, ce qui est par ramification un appel à la solidarité agissante africaine.Mais c’est en 1978, dans le « 33 tours » « Réconciliation » que l’artiste Amédée Pierre prouve son engagement, en s’invitant dans la réconciliation ivoiro- guinéenne entre Félix Houphouet Boigny et le révolutionnaire Ahmed Sékou Touré.Notons qu’a partir de 1975-76, Ernesto Djédjé et Amédée Pierre initient les premiers clash de la musique moderne ivoirienne d’expression traditionnelle: Ernesto Djédjé est le premier à démarrer les hostilités via son tube culte » Aguissé » dans lequel il affirme sans ambages que le talent artistique est congénital en émanant de la lignée familiale.Amédée Pierre lui renvoie l’ascenseur en lui assénant ses vérités: » Je parle de la musique moderne ivoirienne d’expression traditionelle et non des danseurs de masque de ta région maternelle.C’est le coucou qui annonce  le jour mais  on attribue cela au coq du village qui est un imposteur…Ernesto Djédjé ne lâche rien et affirme musicalement dans son tube  » Zouzoupalé » dans une perspective métaphorique: » Le coucou peut aussi pondre des oeufs…Au final, Amédée Pierre et son ex soliste et chef d’orchestre Ernesto Djédjé ont tenu les mordus de l’authenticité culturelle ivoirienne en haleine, via leurs clash artistiques jusqu’aux années 80.Ironie du sort, Ernesto Djédjé s’en est allé le 9 Juin 1983 et Amédée Pierre le 30 Octobre 2011.Un Devoir de mémoire qui s’impose pour le Média responsable, Médias Miroir car les artistes talentueux ne meurent jamais, mieux leurs oeuvres intemporelles continuent de les immortaliser.